Publié le 24/07/2025

L’avenir du métier de formateur : s’adapter à l’ère de l’IA et du digital learning

L’Intelligence Artificielle ou IA est aujourd’hui sur toutes les lèvres et s’incrustent dans tous les domaines et la formation professionnelle ne fait pas exception. Cependant, l’idée d’introduire l’IA dans la pédagogique numérique effraye les formateurs de peur d’être remplacés par une machine. Alors, les professionnels ont-ils raison de redouter l’arrivée des machines ? Ou au contraire, les systèmes informatiques pourront-ils perfectionner l’avenir du métier de formateur ?

La place de l’IA dans la formation professionnelle

L’IA a bouleversé la formation professionnelle en y apportant une panoplie d’avantages. C’est pourquoi elle occupe une place prépondérante dans le secteur.

L’accès à une banque d’informations considérables

L’intelligence artificielle a les capacités de collecter et centraliser les données en temps réel. Elle offre un panel de données pertinentes (profils, performances, potentiels...) dans un but analytique pour les formateurs. Elle facilite la une des forces et donne un aperçu des faiblesses des apprenants.

Aussi, l’accès aux informations donne aux formateurs une vue d’ensemble et une vue détaillée des performances de chaque apprenant. Les données indiquent aussi l’efficacité des modules de formation. Les tableaux de bords affichent le degré d’apprentissage et la progression des apprenants. Ils mettent en lumière des collaborateurs en proie à des difficultés et ceux qui montrent du potentiel.

La personnalisation de la formation

Grâce à l’IA, les formateurs sont en mesure de moduler des informations à partager, de choisir les modalités d’apprentissages adéquates ainsi que le format à adopter. En fonction de l’évolution de l’apprentissage et de l’enseignement, le formateur suit en détail l’évolution de chacun. Il peut ainsi effectuer les ajustements en conséquence.

Au titre de la chronobiologie, les formateurs peuvent adapter les modalités pédagogiques selon l’heure de la journée. Pour ce faire, l’IA détecte les signaux vitaux des apprenants, en notifie les formateurs qui changent alors d’approche selon leur vigilance.

Le gain de temps et la créativité

L’intervention de l’IA épargne les formateurs des tâches répétitives (corrections, envoi de rappel, gestion administrative…) qui peuvent désormais se concentrer sur les missions essentielles. L’IA automatise ces tâches et permet aux formateurs de se focaliser sur la création de contenus de haute qualité. Elle leur permet aussi de se focaliser sur l’interaction humaine et les sujets de discussion lors des prochaines séances.

Le formateur a tout son temps pour étudier et maîtriser les outils de travail collaboratif. La collaboration est d’ailleurs incontournable à la mise en place d’un apprentissage à succès. Il monte des projets d’équipe et encourage le travail en groupe. Il peut aussi créer des groupes d’apprenants selon les profils, les préférences et les caractéristiques.

L’évolution du métier de formateur

L’arrivée de l’IA dans le domaine pédagogique à multiplier le rôle du formateur.

Le formateur devient un concepteur

L’IA est en mesure de générer des scénarios à partir de tâches répétitives. Le formateur a alors pour rôle d’apprendre à formaliser les compétences et à les transmettre sous la forme d’une instruction à l’outil pour l’aider à réaliser des tâches complexes. Le formateur devient dans ce cas un donneur d’ordre et adopte le processus baptisé « ingénierie pédagogique augmentée ».

La formation des compétences comprend trois niveaux :

  • La scénarisation pédagogique : ou la structuration du processus d’apprentissage suivant une logique cohérente ;
  • Le montage d’activités pédagogiques en fonction des objectifs fixés ;
  • La personnalité pédagogique ou l’intégration d’un style et d’un contenu unique selon les récepteurs.

Le formateur guide l’IA afin de l’aider à produire des contenus de haute qualité tout en optimisant ses ressources.

Le formateur devient un adaptateur

Le formateur ne se contente plus de transmettre des informations à un certain nombre de public. Il est un architecte de l’apprentissage. Son rôle s’apparente à celui d’un chef d’orchestre qui organise tout un groupe dans le but de créer une symphonie harmonieuse.

Cette capacité implique une excellente collaboration. Le formateur se concentre sur son cœur de métier, accompagne l’humain et transmet des valeurs.

De plus, le formateur fait la navette entre deux dimensions : la dimension numérique et la dimension humaine. D’une part, il appuie l’IA à matérialiser les contenus pédagogiques. D’autre part, il guide les apprenants dans leur parcours. Il fait également la médiation entre les deux dimensions.

Quelles sont les nouvelles compétences du formateur de demain à l’ère de l’IA ?

Face à l’évolution de son rôle, voici les nouvelles compétences formateur de demain.

Les compétences numériques

En tant que principal utilisateur de l’IA, le formateur doit améliorer ou acquérir de nouvelles compétences numériques. Parmi ces facultés figure la maîtrise des principes fondamentaux de l’outil, en l’occurrence les algorithmes. Il doit aussi cerner le mécanisme de l’IA générative, à l’instar de ChatGPT, afin d’en faire une assistante à la création pédagogique.

Selon son secteur d’activité, le formateur peut aussi approfondir :

  • La compréhension des données ;
  • La programmation et le développement d’algorithmes ;
  • La capacité d’interprétation des résultats ;
  • La communication et la collaboration.

Le formateur digital gagne aussi à comprendre l’éthique et la responsabilité qu’implique la manipulation de l’outil.

Les compétences pédagogiques

Les compétences pédagogiques sont à renforcer, à l’instar du sens de la communication. Le formateur ne peut se contenter de faire un monologue, mais apprend à éveiller l’intérêt des apprenants. Le partage et la participation sont indispensables à une progression rapide de la formation. Il doit renforcer sa capacité à s’adapter aux profils des apprenants, à leurs exigences et à leurs besoins.

Face à l’avalanche de contenus et aux grands volumes de données, le formateur fait preuve d’un esprit d’analyse et aiguise son esprit de synthèse. Par ailleurs, il a tout intérêt à apprendre à réaliser des scénarisations pédagogiques en compagnie de l’IA afin d’enrichir les contenus pédagogiques (quiz, exercices adaptatifs…).

L’humain toujours au cœur du processus d’apprentissage

Les risques d’une formation sans une présence humaine

L’interaction entre les acteurs de la formation constitue la clé de la réussite du parcours. Le rapport entre participants et formateurs ne peut se concevoir sans la présence des deux parties. Le remplacement du formateur par l’IA risque ainsi de dénaturer la formation. C’est d’ailleurs pour cette raison que les experts recommandent la formation hybride et non la formation uniquement en distanciel ou en présentiel.
Selon la complexité du parcours, certains participants peuvent se heurter à des difficultés et générer du stress. Cette émotion ne peut être détectée et gérée que par un individu ayant déjà vécu une telle expérience. Ainsi, la présence du formateur est toujours souhaitable pour un accompagnement humain.

L’importance du dialogue entre les hommes dans une formation

Le dialogue est au cœur de la démarche de formation et conditionne sa réussite. C’est pourquoi le formateur demeure indispensable à la pédagogie. L’outil a démontré sa capacité à interagir avec les participants. Cependant, seul le formateur peut effectuer dans les règles la communication verbale. La spontanéité est indissociable à l’Homme. Une formation, même avec une longue préparation, s’agrémente toujours de quelques improvisations (anecdote, plaisanterie pour détendre l’atmosphère…).

La communication non-verbale occupe aussi une place fondamentale. Elle se manifeste à travers les mouvements, les comportements, les gestes, les postures ainsi que les expressions faciales. Ces signaux, une fois décryptés, deviennent porteurs du message.

L’IA, un assistant et non un remplaçant

L’IA générative est un puissant outil pour générer du contenu pédagogique et travailler au service du formateur. Leur prouesse technologique résulte de leur système d’intelligence artificielle en mesure de créer du contenu unique composé de textes, d’images, de vidéos, de musiques…Les chatbots ou agents conversationnels font ainsi office d’assistants pédagogiques.

Ils donnent un coup de pouce aux formateurs en aidant à répondre aux questions, en fournissant des détails ou en trouvant des exemples.

Quelles postures adopter face aux outils de digital learning ?

Le formateur ne peut rester sur la défensive face à l’émergence de l’IA. Il doit plutôt adopter une posture pédagogique productive et accepter la participation de l’outil. Pour ce faire, il apprend à comprendre les techniques d’apprentissage classique, anticiper l’évolution de l’outil et accélérer la conception pédagogique. Il a aussi intérêt à s’approprier les démarches des IA génératives et intégrer le processus dans sa pratique pédagogique.

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